Yann Levasseur dit Le Spectre est un compositeur de musique électronique multi-facettes. Tombé dans la musique tout petit grâce à Public Domain, la vidéo culte du fabricant de skates Powell Peralta, le voilà à se saisir d’une guitare juste pour rejouer le riff du titre hardcore « Weakness » de McRad qui explose la bande-son. À force d’entraînement naissent ses premiers morceaux d’abord dans des groupes adolescents à tendance punk et fusion.
La découverte de la boite à rythmes conjuguée à un premier studio 4 pistes fait basculer sa vie du côté des machines. Un choix qui lui fait dépenser ses salaires dans une collection de synthétiseurs tout en apprenant en autodidacte la musique et les techniques de production dont il a fait son métier. Au même moment, la jungle et la drum’n’bass british le happent par leurs rythmiques impitoyables et leur noirceur. Ses premières productions plongent tête baissée dans le genre drum’n’bass et, sous le pseudo d’Earsut, il publie sept maxis entre 2000 et 2005.
C’est en 2006 que naîtra Le Spectre dans un premier EP, “Analog Monolog” auquel répondra peu de temps après un mini-album “Analog Dialog ». Avec ce personnage, il s’invente un monde sonore à part entière, forgé au métal analogique, naviguant entre la soul électronique, la cold-wave martiale, la pop de stade, la BO gothique, mais surtout la noise et le punk hardcore.
Yann Levasseur revient aujourd’hui avec le single « Gaslight » en featuring avec Lewca et finalise son nouvel album « Future Primitive » pour 2023. Cet album en 7 morceaux dévoile une autre facette de l’étendue du spectre de Yann Levasseur : plus vaporeux, plus léger mais tout autant captivant, entre morceaux pop taillés pour les grandes ondes jusqu’aux tracks les plus électros noircis par les synthés.
À l’image d’un Trentemøller ou Moderat, Yann Levasseur utilise l’électro moins pour faire danser que pour fomenter une pop énergique, sombre, envoûtante et sidérante. Spectrale dira-t-on dans quelques années.